Accueil / Finance / Prime de départ à la retraite dans le privé : Avez-vous droit à une indemnité ?
Finance

Prime de départ à la retraite dans le privé : Avez-vous droit à une indemnité ?

Maxence septembre 22, 2025 11 min de lecture

Vous approchez de l’âge de la retraite et vous vous demandez si vous avez droit à une prime de départ ? Votre employeur doit-il obligatoirement vous verser une indemnité quand vous quittez l’entreprise après toutes ces années de bons et loyaux services ?

C’est vrai qu’entre les règles légales, les conventions collectives et les différents types de départ, on peut vite s’y perdre. Sans compter les aspects fiscaux qui viennent compliquer le tout !

Pas de panique : nous allons démêler ensemble tous ces points pour que vous sachiez exactement à quoi vous attendre. À la fin de votre lecture, vous saurez notamment calculer le montant de votre indemnité, comprendre les différences entre un départ volontaire et une mise à la retraite, et optimiser vos droits.

Alors sans plus tarder, faisons le point sur cette fameuse prime de départ à la retraite dans le privé !

Qu’est-ce que la prime de départ à la retraite ?

La prime de départ à la retraite, aussi appelée indemnité de fin de carrière, est une somme d’argent que votre employeur vous verse quand vous quittez définitivement l’entreprise pour partir en retraite. Cette compensation financière vient récompenser votre fidélité et vos années de service.

Dans le secteur privé, cette indemnité n’est pas automatique : elle dépend de conditions précises d’ancienneté et du type de départ. Le Code du travail fixe des montants minimaux, mais votre convention collective peut prévoir des sommes plus importantes.

Cette prime se distingue des autres indemnités de rupture par son caractère spécifique au départ en retraite. Elle ne concerne ni les licenciements, ni les démissions classiques, mais uniquement la fin de votre carrière professionnelle.

Départ volontaire vs mise à la retraite : quelles différences ?

Avant de calculer votre indemnité départ retraite, il faut déterminer qui prend l’initiative de votre départ. Cette distinction est importante car elle influence vos droits.

Le départ volontaire

Vous partez volontairement quand vous demandez votre retraite à votre employeur. C’est votre décision, votre choix. Dans ce cas, vous devez respecter un préavis (généralement 1 à 3 mois selon votre convention collective) et formuler votre demande par écrit.

Pour avoir droit à l’indemnité, vous devez justifier d’au moins 10 ans d’ancienneté dans l’entreprise. C’est la condition minimale fixée par le Code du travail.

La mise à la retraite par l’employeur

Votre employeur peut vous mettre à la retraite s’il respecte certaines conditions. Il doit notamment vous proposer un entretien au moins 3 mois avant votre 70e anniversaire pour évoquer cette possibilité.

Contrairement au départ volontaire, la mise à la retraite ne nécessite aucune ancienneté minimale. Même avec 1 an de présence dans l’entreprise, vous aurez droit à une compensation financière.

Les montants légaux diffèrent également selon que vous partez de votre propre initiative ou que votre employeur vous met à la retraite. L’employeur paie davantage quand il prend cette décision.

Conditions d’ancienneté et calcul des montants

Le montant de votre prime dépend directement de vos années de service et du type de départ. Voici les règles légales minimales que tout employeur doit respecter.

Calcul pour un départ volontaire

Si vous partez volontairement, voici les montants minimaux selon vos ans d’ancienneté :

Ancienneté Indemnité minimale
Entre 10 et 15 ans 0,5 mois de salaire
Entre 15 et 20 ans 1 mois de salaire
Entre 20 et 30 ans 1,5 mois de salaire
30 ans et plus 2 mois de salaire

Calcul pour une mise à la retraite

Quand votre employeur vous met à la retraite, le calcul se fait différemment. Il prend en compte chaque année d’ancienneté :

  • Pour les 10 premières années : 1/4 de mois de salaire par année
  • À partir de la 11e année : 1/3 de mois de salaire par année supplémentaire

Exemple concret : avec 15 ans d’ancienneté, vous recevrez (10 × 1/4) + (5 × 1/3) = 2,5 + 1,67 = 4,17 mois de salaire minimum.

Le salaire de référence

Pour calculer votre indemnité, on utilise le salaire de référence le plus avantageux entre :

  • 1/12e de votre rémunération brute des 12 derniers mois
  • 1/3 de vos 3 derniers mois de salaire

Attention : si vous avez reçu une prime annuelle pendant les 3 derniers mois (comme une prime de fin d’année), elle sera proratisée dans le calcul.

Temps partiel et cas particuliers

Votre situation professionnelle influence le calcul de votre indemnité mise retraite. Voici comment gérer les cas les plus fréquents.

Travail à temps partiel

Si vous travaillez à temps partiel, votre ancienneté se calcule en années complètes, pas en équivalent temps plein. Une année de mi-temps compte pour une année complète d’ancienneté.

En revanche, votre salaire de référence correspond bien à votre rémunération à temps partiel, pas à un salaire reconstitué à temps plein.

Années incomplètes

Quand vous avez des fractions d’années, elles se calculent au prorata. Par exemple, avec 15 ans et 8 mois d’ancienneté pour un départ volontaire :

15 ans = 1 mois de salaire + (8/12) × (1,5 – 1) = 1 + 0,33 = 1,33 mois de salaire

Périodes de suspension du contrat

Les arrêts maladie, congés maternité et autres suspensions du contrat de travail comptent dans l’ancienneté. Seules les périodes non rémunérées et non assimilées (comme certains congés sans solde) peuvent être exclues.

Changement de statut dans l’entreprise

Si vous êtes passé de cadre à non-cadre (ou l’inverse) dans la même entreprise, toute votre ancienneté compte. Le changement de statut n’interrompt pas le calcul de vos années de service, tant que votre employeur reste le même, c’est un aspect important à vérifier dans le cas de l’épargne salariale à La Poste par exemple, où les évolutions de carrière sont fréquentes.

Fiscalité et cotisations sociales

Le traitement fiscal de votre prime de départ varie selon votre situation. Cette partie technique mérite toute votre attention car elle impacte directement ce que vous allez réellement toucher.

Exonérations selon le type de départ

Pour un départ volontaire, votre indemnité est malheureusement imposable et soumise aux cotisations sociales dans la plupart des cas. Aucune exonération particulière n’est prévue.

En revanche, pour une mise à la retraite, vous bénéficiez d’exonérations partielles basées sur le PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale). En 2024, le PASS s’élève à 46 368 €.

Plafonds d’exonération pour la mise à la retraite

Voici les plafonds qui s’appliquent quand votre employeur vous met à la retraite :

  • Cotisations sociales : exonération possible jusqu’à 10 PASS (463 680 € en 2024)
  • CSG/CRDS : exonération partielle sur la fraction inférieure à 2 PASS (92 736 €)
  • Impôt sur le revenu : exonération selon des règles spécifiques

Au-delà de ces plafonds, votre indemnité devient entièrement imposable et soumise à cotisations.

Cas des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE)

Si votre départ s’inscrit dans un PSE ou un plan de départ volontaire négocié, des règles fiscales plus favorables peuvent s’appliquer. Les indemnités peuvent alors bénéficier d’exonérations totales ou partielles, même pour un départ volontaire.

Conventions collectives et accords d’entreprise

Les montants légaux constituent un plancher, pas un plafond. Votre convention collective ou un accord d’entreprise peuvent prévoir des conditions plus favorables.

Comment identifier votre convention

Votre convention collective est mentionnée sur votre bulletin de paie et dans votre contrat de travail. Elle peut prévoir :

  • Des montants d’indemnité supérieurs aux minima légaux
  • Des conditions d’ancienneté plus avantageuses
  • Des modalités de calcul différentes
  • Des avantages fiscaux négociés

Négociation avec l’employeur

Même si votre convention ne prévoit rien de spécial, vous pouvez négocier avec votre employeur. Cette négociation sera plus facile si :

  • Vous occupez un poste clé dans l’entreprise
  • Votre départ pose des problèmes organisationnels
  • L’entreprise souhaite éviter un contentieux
  • Vous acceptez de former votre remplaçant

Accords de branche spécifiques

Certains secteurs d’activité ont négocié des accords particulièrement avantageux. C’est souvent le cas dans la métallurgie, la chimie, ou la banque-assurance. Vérifiez bien tous les textes applicables à votre situation.

Démarches pratiques et versement

Une fois que vous connaissez vos droits, encore faut-il les faire valoir correctement. Voici les étapes à respecter pour recevoir votre indemnité de départ.

Préavis et formalités

Pour un départ volontaire, vous devez respecter un préavis dont la durée dépend de votre statut et de votre convention collective. Cette période peut généralement être négociée avec votre employeur.

Votre ancienneté se calcule jusqu’à la fin de votre préavis, même si vous n’êtes pas présent dans l’entreprise. Cette règle peut jouer en votre faveur si vous atteignez un palier d’ancienneté pendant votre préavis.

Versement au solde de tout compte

Votre prime de départ doit figurer sur votre solde de tout compte, document que vous signez le dernier jour de votre présence. Ce document récapitule tous les éléments de votre rémunération finale.

Attention : ne signez pas ce document à la légère. Une fois signé et non contesté dans les 6 mois, il devient libératoire pour votre employeur.

Délais de réclamation

Si vous constatez une erreur dans le calcul de votre indemnité, vous disposez de délais pour agir :

  • 6 mois si vous avez signé un reçu pour solde de tout compte
  • 3 ans en l’absence de reçu pour solde de tout compte

Passés ces délais, il devient très difficile de contester le montant versé.

Recours en cas de litige

Si votre employeur refuse de vous verser votre indemnité ou applique un calcul incorrect, vous pouvez saisir le conseil de prud’hommes. Rassemblez tous vos justificatifs : bulletins de paie, contrat de travail, convention collective applicable.

Questions fréquentes sur la prime de départ à la retraite

Est-ce que l’employeur est obligé de donner une prime de départ à la retraite ?

Oui, votre employeur est légalement tenu de vous verser une indemnité de mise à la retraite s’il vous met lui-même à la retraite, quelle que soit votre ancienneté. Pour un départ volontaire, l’obligation existe uniquement si vous justifiez d’au moins 10 ans d’ancienneté dans l’entreprise. Ces montants minimaux peuvent être complétés par votre convention collective.

Quelle est la prime de départ volontaire à la retraite dans le secteur privé ?

Dans le secteur privé, la prime de départ volontaire varie selon votre ancienneté : 0,5 mois de salaire entre 10 et 15 ans, 1 mois entre 15 et 20 ans, 1,5 mois entre 20 et 30 ans, et 2 mois à partir de 30 ans d’ancienneté. Ces montants correspondent aux minima légaux que votre convention collective peut améliorer.

Quelle indemnité après 30 ans d’ancienneté ?

Avec 30 ans d’ancienneté dans la même entreprise, vous recevrez au minimum 2 mois de salaire de référence pour un départ volontaire. Si votre employeur vous met à la retraite, le calcul donne : (10 × 1/4) + (20 × 1/3) = 9,17 mois de salaire minimum. Votre convention collective peut prévoir des montants supérieurs à ces minima légaux.

Quel est le montant du capital de fin de carrière ?

Le capital de fin de carrière correspond à votre indemnité de départ à la retraite calculée selon les règles légales ou conventionnelles. Son montant dépend de votre ancienneté, de votre salaire de référence et du type de départ. Pour obtenir une estimation précise, utilisez la formule : (nombre de mois d’indemnité) × (salaire de référence mensuel).

Comment calculer l’indemnité pour un départ à 60 ans ?

L’indemnité départ retraite 60 ans se calcule comme tout autre départ, selon votre ancienneté et le type de départ. L’âge ne modifie pas le calcul, seuls comptent vos années de service dans l’entreprise. Si vous partez volontairement avec 25 ans d’ancienneté par exemple, vous recevrez 1,5 mois de salaire minimum, que vous ayez 60, 62 ou 67 ans.

Quelles sont les charges sur une prime de départ en retraite ?

Les charges sur votre prime dépendent du type de départ. Pour un départ volontaire, l’indemnité est généralement soumise à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales. Pour une mise à la retraite, des exonérations partielles s’appliquent selon des plafonds basés sur le PASS. Les indemnités dans le cadre d’un PSE bénéficient souvent d’exonérations plus favorables.

Maxence

Maxence

Expert en facturation et gestion d'entreprise, je partage mes conseils et astuces pour simplifier votre administration. Passionné par les outils numériques qui facilitent la vie des entrepreneurs.