Vous approchez de la retraite et vous vous demandez comment fonctionne la retraite d’un médecin généraliste ? Vous voulez savoir quel montant vous pouvez espérer après toutes ces années à soigner vos patients ? Vous cherchez à comprendre les démarches et les leviers pour optimiser votre future pension ?
C’est vrai que le système de retraite des médecins libéraux peut sembler complexe à première vue. Entre la CARMF, les différents régimes, les points et les trimestres, il y a de quoi s’y perdre.
Rassurez-vous, on va démêler tout ça ensemble. Dans cet article, vous découvrirez les réponses aux 14 questions essentielles que se posent les médecins généralistes sur leur retraite. Du fonctionnement des trois piliers au calcul de votre pension, en passant par les stratégies d’optimisation, vous saurez tout ce qu’il faut savoir pour préparer sereinement cette étape importante de votre vie.
1. Qui gère la retraite des médecins généralistes ?
La Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) est votre interlocuteur unique pour la retraite. Cette caisse gère l’ensemble de vos droits à la retraite, que vous soyez médecin généraliste en secteur 1 ou 2.
L’avantage ? Vous n’avez qu’un seul organisme à contacter pour toutes vos démarches. La CARMF met à votre disposition un espace personnel eCARMF où vous pouvez consulter vos droits, faire des simulations et effectuer vos démarches en ligne.
Vous pouvez accéder à cet espace sur extranet.carmf.fr avec vos identifiants. C’est là que vous trouverez votre relevé de carrière actualisé et les simulateurs de pension.
2. Comment s’organise la retraite d’un médecin généraliste ?
Votre retraite repose sur trois piliers complémentaires gérés par la CARMF :
- Le régime de base : obligatoire pour tous les médecins libéraux conventionnés
- La retraite complémentaire (RCV) : également obligatoire
- Les Allocations Supplémentaires de Vieillesse (ASV) : réservées aux médecins conventionnés secteur 1 et 2
Cette organisation garantit une couverture retraite complète adaptée à votre statut de médecin libéral. Chaque régime fonctionne selon un système de points retraite que vous acquérez tout au long de votre carrière en fonction de vos cotisations.
3. Quel est le montant moyen de la retraite d’un médecin généraliste ?
Selon les dernières données de la CARMF, la pension moyenne d’un médecin généraliste s’élève à environ 2 966 euros par mois, soit approximativement 35 600 euros par an. Ce montant peut varier significativement selon plusieurs facteurs :
| Facteur | Impact sur la pension |
|---|---|
| Durée de carrière | Plus vous cotisez longtemps, plus votre pension est élevée |
| Niveau de revenus | Des revenus plus élevés génèrent plus de points |
| Secteur de conventionnement | Le secteur 1 donne accès aux ASV |
| Âge de départ | Un départ tardif peut générer une surcote |
Ces chiffres restent des moyennes. Votre pension personnelle dépendra de votre parcours spécifique et des choix que vous ferez.
4. Comment se calcule votre pension de retraite ?
Le calcul retraite s’effectue en multipliant le nombre de points acquis par la valeur du point. Voici les valeurs approximatives pour 2024 :
- Point du régime de base : environ 0,64 euro
- Point RCV : environ 75,25 euros
- Point ASV : environ 11,71 euros
Par exemple, si vous avez acquis 1 000 points de base, 40 points RCV et 100 points ASV, votre pension annuelle sera d’environ : (1 000 × 0,64) + (40 × 75,25) + (100 × 11,71) = 640 + 3 010 + 1 171 = 4 821 euros par an.
Ces valeurs sont réévaluées chaque année. Vous pouvez consulter les montants actualisés sur le site de la CARMF ou utiliser leur simulateur retraite pour obtenir une estimation personnalisée.
5. Quel est l’âge légal de départ à la retraite ?
L’âge légal départ retraite varie selon votre année de naissance :
- Né avant 1955 : 60 ans
- Né entre 1955 et 1962 : entre 60 et 62 ans (augmentation progressive)
- Né en 1962 ou après : 62 ans
Attention, partir à l’âge légal ne garantit pas le taux plein. Pour éviter la décote, vous devez soit :
- Avoir validé le nombre de trimestres requis (entre 167 et 172 selon votre génération)
- Attendre l’âge du taux plein automatique (généralement 67 ans)
6. Qu’est-ce que la décote et la surcote ?
La décote s’applique si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis au moment de votre départ. Elle représente 1,25 % par trimestre manquant, avec une minoration maximale de 25 %.
À l’inverse, la surcote récompense ceux qui continuent à travailler au-delà de l’âge du taux plein avec tous leurs trimestres. Elle s’élève à 1,25 % par trimestre supplémentaire.
Cette surcote peut considérablement augmenter votre pension. Si vous travaillez deux ans de plus, vous obtenez 8 × 1,25 % = 10 % de surcote sur votre pension à vie.
7. Comment racheter des trimestres ou des points ?
Le rachat de trimestres peut être intéressant si vous avez des années d’études ou des périodes d’inactivité. La CARMF propose plusieurs formules de rachat :
- Rachat de points pour les années d’études de médecine
- Rachat de trimestres pour d’anciennes activités non cotisées
- Versements pour la retraite (dispositif Madelin)
Le coût du rachat dépend de votre âge et de vos revenus au moment de la demande. Plus vous rachetez tôt, moins c’est cher. Faites une simulation avant de vous décider, car l’opération n’est rentable que si vous vivez suffisamment longtemps pour amortir le coût.
8. Qu’est-ce que la retraite progressive ?
La retraite progressive vous permet de réduire progressivement votre activité tout en percevant une partie de votre pension. Vous devez :
- Avoir au moins 60 ans
- Justifier d’au moins 150 trimestres
- Réduire votre activité d’au moins 40 % (sans descendre sous 40 % d’activité)
Cette formule permet une transition en douceur vers la retraite complète. Vous continuez à acquérir des droits sur la partie d’activité maintenue, ce qui peut améliorer votre future pension définitive.
9. Comment fonctionne le cumul emploi-retraite ?
Le cumul emploi-retraite vous permet de reprendre une activité après avoir liquidé votre retraite. Deux situations existent :
Cumul libéralisé : si vous avez l’âge du taux plein et tous vos trimestres, vous pouvez cumuler sans limite de revenus à partir de 2026. Avant cette date, un plafond de revenus s’applique (environ 80 000 euros selon les projets de réforme).
Cumul plafonné : dans les autres cas, vos revenus d’activité sont plafonnés. Le dépassement entraîne une suspension de votre pension.
Depuis 2023, vous pouvez à nouveau acquérir des droits en cas de cumul, ce qui peut améliorer votre pension.
FAQ sur la retraite des médecins généralistes
Quel est l’âge maximum pour travailler comme médecin généraliste ?
Il n’y a pas d’âge maximum retraite médecin fixé par la loi. Vous pouvez continuer à exercer tant que vous êtes en capacité de le faire et que votre assurance responsabilité civile professionnelle vous couvre. Cependant, certaines conventions avec l’Assurance Maladie peuvent prévoir des limitations d’âge pour le conventionnement.
Les médecins hospitaliers ont-ils le même système de retraite ?
Non, la retraite médecin hospitalier relève du régime de la fonction publique hospitalière. Les médecins hospitaliers cotisent à la CNRACL (Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales) et bénéficient d’un système différent basé sur les traitements et non sur les points.
Peut-on cumuler retraite CARMF et retraite du régime général ?
Oui, si vous avez exercé en tant que salarié avant de devenir médecin libéral, vous pouvez cumuler les pensions des différents régimes. Chaque régime calcule sa pension selon ses propres règles. C’est l’avantage du système français de retraite par trimestres validés.
Que deviennent mes droits en cas d’invalidité ?
La CARMF propose une pension d’invalidité si vous ne pouvez plus exercer pour raisons de santé. Cette pension peut se transformer en pension de retraite lorsque vous atteignez l’âge légal. Des conditions d’incapacité et de cotisations s’appliquent, et un médecin-conseil évalue votre situation.
